L'eau et le sang (TC0097)

Je vous ai tous rachetés, les ignorants et ceux qui savent
Que mon Amour est comme la lave : il brûle tout sur son passage.
Je vous ai tous appelés, les pleutres et puis les braves.
Votre nom, je l'ai prononcé dans l'obscurité des âges.

Dans les souffrances, je l'ai crié, quand tous m'avaient abandonné.
Sur mes épaules, je t'ai porté hors des murs de la cité.
Et ma mère a vu son fils grimper sur un mont escarpé,
Le corps tout écorché et de mille vautours escortés.

J'y ai fait toutes choses nouvelles,
L'amour a coulé de mes veines.
J'ai déployé mes ailes d'aigle,
Depuis, ce monde n'est plus le même.

Oh ma mère, elle a pleuré.
Si tu savais comme elle pleurait.
Sur tout le chemin de ma gloire,
Elle a laissé des perles dorées.

J'ai eu des amis et des élèves, j'ai connu vos angoisses et vos rêves.
J'ai vu des soirs où le soleil brûlait comme un grand coeur qui saigne.
Et dans la nuit, j'ai prié à l'ombre bleue des oliviers,
Et pour qu'enfin mon règne vienne, j'ai bu la coupe qui était pleine.

Oh mon Père, où étais-tu ? Je l'ai bu jusqu'à la lie.
Le temple qui était en ruine en trois jours, je l'ai reconstruit.

Oh mon Père, tout est à toi,
Mon corps, mon esprit et ma voix.
Et même le sang que j'ai versé,
Et même l'eau qui a coulé.

Oh mon Père, tout est à toi
Jusqu'aux recoins de mes entrailles.
Mon dernier souffle, il est pour toi
Pour le grand nom d'Adonaï.